Fuite à Varennes, exceptionnel document inédit

Voici quelques mois, en janvier 2017, je tombe en Angleterre sur une lettre codée réputée indéchiffrable, censée avoir été écrite par le Marquis de Bouillé (proche du Roi Louis XVI) à Axel de Fersen (amant supposé de Marie-Antoinette) au sujet de la Fuite à Varennes. Mais on n’en sait pas davantage.
Avec le mathématicien Philippe Moutou, nous tentons de percer le mystère. Nous nous fondons sur les recherches précédentes des cryptologues Valérie Nachef et Jacques Patarin ainsi que sur les écrits de l’historienne Evelyn Farr. Un jour de février, après avoir lancé des programmes informatiques sans réultat, nous avons l’idée géniale qui nous permet de trouver la clé du problème : nous mettons en relation notre lettre avec la table de déchiffrement utilisée par Fersen et Marie-Antoinette déjà connue.
Eurêka !
Nous déchiffrons la missive jusqu’au bout, dont voici le texte caché :

« Si on ne peut obtenir de l’Empereur un camp à Arlon et un à Mons, il faut au moins l’engager à mettre huit mille hommes à Luxembourg et trois ou quatre à Arlon avec ordre de se joindre à nous dès qu’on aura besoin. Sans cela il est impossible de livrer le roi à des troupes que l’on pourrait corrompre d’un moment à l’autre. Il faut surtout de l’argent. En avez-vous ? On travaille avec un nouvel acharnement les troupes et on use le général auprès d’elles. Ainsi, il faut que tout soit prêt pour la dernière quinzaine de mai au plus tard. Surtout on ne doit négliger aucun sacrifice pour se procurer quinze millions et dix mille Autrichiens disponibles. Avec ces moyens, on croit qu’on peut tout tenter. »

Quelle émotion ! Un document si important pour l’Histoire de France.

Aujourd’hui, la lettre repose aux Archives Nationales qui s’en sont portées acquéreurs.

Ci-contre un article du Figaro Histoire (Marie-Amélie Brocard) de juin-juillet 2018 consacré à cette belle aventure. 

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