Louis XVI, Roi de France, famille royale, Fuite à Varennes

Document crypté exceptionnel et inédit organisant la fuite à Varennes. L’un des seuls témoignages préservés de la tentative avortée de la famille royale.

Ce document a été déchiffré par mes soins en collaboration avec le mathématicien Philippe Moutou sur la base des travaux de plusieurs chercheurs dont :

-l’historienne Evelyn Farr (livre « Marie-Antoinette et le comte de Fersen, la correspondance secrète » aux éditions L’Archipel)

-les cryptologues Valérie Nachef et Jacques Patarin (article scientifique « Je vous aimerai jusqu’à la mort » http://ufr6.univ-paris8.fr/Math/sitemaths2/spip/IMG/pdf/Marie-Antoinette-Paper.pdf)

Le contexte : début 1791, le roi ne semble pas disposé à fuir. Mais les événements révolutionnaires vont hâter la décision du roi : le 17 avril 1791, le roi annonce qu’il se rend au Château de Saint-Cloud pour fêter Pâques avec sa famille. La population amassée devant les grilles des Tuileries l’en empêche, de peur qu’il ne s’agisse d’une tentative de fuite. Louis XVI renonce à utiliser la force, et rentre aux Tuileries. Cet événement, souvent surnommé « les Pâques Inconstitutionnelles » fait comprendre à Louis XVI qu’il est réellement prisonnier, et que seul un coup de théâtre peut faire changer le cours des choses. Marie-Antoinette écrit « il faut partir ou périr ». Louis XVI donne son aval au projet de fuite élaboré par Bouillé, Fersen et le Baron de Breteuil, ancien ministre du roi.

Le but est de faire évader le roi et la famille royale en les déguisant. L’équipée est censée se diriger vers une place forte à la frontière belge, dans le village de Montmedy, sous la protection du Marquis de Bouillé, pour pouvoir imposer à la France une nouvelle Constitution. En cas d’échec, Louis XVI pourrait alors faire appel aux troupes étrangères toutes proches. L’Empereur d’Autriche, Leopold II, frère de Marie-Antoinette n’est toutefois pas décidé à intervenir car son intérêt n’est pas d’intervenir dans les problèmes de la France. Mais il accepte finalement d’engager des troupes à la frontière française pour aider Louis XVI si les choses venaient à mal tourner. Les villes belges de Mons, Arlon ainsi que la frontière luxembourgeoise sont à plusieurs reprises évoquées dans les préparatifs. Il convient de rappeler que la Belgique et le Luxembourg étaient à l’époque sous domination autrichienne. Leopold II peut donc y disposer des troupes à son gré.

C’est dans ce contexte que prend place la lettre codée que j’ai déchiffrée. Nous sommes le 21 avril 1791, soit quatre jours après l’événement de Saint-Cloud. Le Marquis de Bouillé organise les mouvements de troupes, et essaie de trouver les moyens nécessaires pour payer les soldats. Cette lettre est décisive : elle donne la date de la fuite, l’organisation géostratégique, et prouve la détermination des protagonistes de cette aventure.

Le texte lui-même : « Si on ne peut obtenir de l’Empereur un camp à Arlon et un à Mons, il faut au moins l’engager à mettre huit mille hommes à Luxembourg et trois ou quatre à Arlon avec ordre de se joindre à nous dès qu’on aura besoin. Sans cela il est impossible de livrer le roi à des troupes que l’on pourrait corrompre d’un moment à l’autre. Il faut surtout de l’argent. En avez-vous ? On travaille avec un nouvel acharnement les troupes et on use le général auprès d’elles. Ainsi, il faut que tout soit prêt pour la dernière quinzaine de mai au plus tard. Surtout on ne doit négliger aucun sacrifice pour se procurer quinze millions et dix mille Autrichiens disponibles. Avec ces moyens, on croit qu’on peut tout tenter. »

Ce document est allé rejoindre les collections des Archives Nationales en juin 2018.

A ce sujet, voir l’article du Figaro Histoire reproduit dans la rubrique « mon blog »

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