Bataille de Waterloo
[Napoleon Bonaparte (1769-1821), Empereur]
Lettre autographe, Vienne, le 1er juillet 1815
4 pages in-8, quelques défauts en marge
Très intéressante lettre depuis Vienne d’une fervente opposante à Napoleon, décrivant avec fièvre les événements en cours, l’avancée des alliés et la déroute des armées françaises.
Après quelques détails d’ordre personnel, la rédactrice du courrier évoque les « excellentes nouvelles » qui lui parviennent :
« Après plusieurs combats dans la poursuite de l’armée française par Wellington et Blücher, elle a été entièrement dispersée. Napoleon a abdiqué en faveur de son fils. On a monté un gouvernement provisoire chargé de traiter avec les puissances alliées. Parmi les chefs, on remarque Fouché et Carnot. Blücher et Wellington avancent à grands pas. Les armées russes et autrichiennes en font de même : on ne trouve de résistance nulle part. Blücher marque que ne rencontrant plus d’ennemis, il compte être le 1er juillet à Paris. Il a enlevé tous les diamants de Napoleon et en fait hommage à la Princesse Charlotte de Prusse. Ils étaient escortés par les 800 hommes d’élite que Napoleon a amenés à l’Ile d’Elbe qui ont été tous taillés en pièces. Le Roi de France est à 2 marches derrière les armées de Wellington et de Blücher […]. On a pris plus de 400 canons à l’ennemi. Enfin, l’armée française n’existe plus car ce qui en reste s’est dispersé ou met bas les armes. Il paraît que la guerre est finie. Grâces en soient rendues au Ciel. Au moment de partir, j’ai appris ces bonnes nouvelles et comme c’est aujourd’hui jour de poste par la Saxe, j’ai voulu vous les communiquer. Je pars dans le moment et accompagne mon mari jusqu’à Munich, d’où je me rends à Carlsbad […] . »
Cette lettre reflète bien la réalité des événements en ce début juillet 1815 : Napoleon a été défait à Waterloo, et n’a d’autre choix que d’abdiquer le 22 juin, cédant la place à un gouvernement provisoire, dirigé par Fouché, et comprenant Carnot. Les troupes alliées, menées par Blücher et Wellington, s’élancent vers Paris en rencontrant peu d’obstacles, sinon lors de la bataille d’Issy et des combats de Sèvre (3 juillet 1815), dernières tentatives désespérées de sauver la France de l’invasion étrangère. Quelques jours plus tard, les Prussiens entrent dans Paris. Louis XVIII est désigné pour reprendre le trône, qu’il gardera pendant dix ans.
Provenance : ce document provient des archives d’Alfred von Schönburg, diplomate au service de la Cour de Vienne, en poste en France, et ayant participé au Congrès de Vienne. Il est donc fort possible que cette lettre soit écrite par sa femme, qui doit ensuite « accompagner son mari jusqu’à Munich. ».
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