Charles-Henri Sanson (1739-1806), bourreau
Lettre autographe signée, [Paris], 29 avril 1791, adressée à Sanson
1 page in-8, légère déchirure à l’ouverture du cachet
Rare convocation adressée à Sanson en pleine Révolution pour l’exécution d’une peine de flagellation :
« Le questionnaire (1) ne fera faute de se trouver demain 30 du présent mois, heure de midy, au chatelet (2), pour, en éxécution d’un jugement rendu le jourd’hier par le cinquième tribunal, fouetter sur la custode (3) le Sr Darger »
Le document est signé indistinctement par le greffier, et adressée, au dos, à « Monsieur Sanson questionnaire, Faubourg Saint-Denis n°12 »
(1) Le « questionnaire » désigne celui qui administre la question, c’est-à-dire le supplice.
(2) Forteresse du XIIe siècle maintes fois assiégée, détruite et rebâtie, le Châtelet est le siège de la juridiction royale. Le fort abrite une série de prisons où sont détenus les inculpés et les condamnés, tandis que la Bastille est réservée aux coupables de marque et aux prisonniers d’Etat. Théâtre des massacres de septembre, le Châtelet est démantelé quinze ans plus tard par Napoléon qui fait établir à cet endroit la place éponyme.
(3) Expression désignant un châtiment dans l’enceinte de la prison, par opposition à une punition publique.
Le plus célèbre des héritiers de la charge familiale de « questionnaires », Charles Henri Sanson succède à son père en 1778 et occupe ce poste pendant 38 ans. Accompagnant à la guillotine le Roi Louis XVI, Marie-Antoinette, il exécute aussi la longue liste des suspects en pleine Terreur.
Il est peu connu que l’exécuteur ne pratiquait pas que les peines capitales : il avait en effet la charge des punitions plus légères, notamment la flagellation, comme l’indique notre lettre.
On joint : la copie d’une lettre du 22 janvier 1793 relatant l’exécution du Roi Louis XVI (copie probablement fin XIXe).
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