Révolution et Première République française

Ensemble de onze documents révolutionnaires :

  • Lot de huit lettres manuscrites signées adressées au Citoyen Capella :

13 pages, format in-8, état moyen

Intéressante correspondance en pleine Révolution (1788-1794) adressée au Citoyen Capella « volontaire dans la troisième Compagnie du premier bataillon de l’Aude en cantonnement, armée des Alpes » (lettre du 18 Octobre 1792) puis « chef du bureau de la guerre du districts à Lavaur » dans le Tarn (lettre du 2 Mai 1794). On y trouve de nombreux renseignements sur l’organisation militaire dans le contexte de la Révolution et des débuts de la République. Certaines missives sont à teneur personnelle et amicale ou familiale. D’autres, plus politiques, donnent d’intéressants détails sur les troubles révolutionnaires dans la région, en particulier la lettre datée du 25 aout 1791 :

« Tu dois avoir été instruit, mon cher Capella, des troubles qui ont agité notre ville pendant plus d’un mois et des moyens que nous avons pris pour les calmer. Nous avons eu pendant quinze jours des détachements des légions de Revel, Sorèze, Dourgne et Soual et 40 hommes de la gendarmerie nationale. Leur séjour fut l’occasion de plusieurs fêtes patriotiques. Il en a coûté cher à la ville et surtout aux maisons aristocratiques chez qui les gardes nationaux étrangers vivaient à discrétion. Tu dois t’imaginer les scènes qui nous furent inspirées par un patriotisme que les modérés auraient trouvé trop exalté. On laissa pendant trois jours une effigie très ressemblante suspendu à la lanterne et cette effigie avait été exécuté dans toutes les formes. On lui fit son procès, après avoir fait une enquête sur un complot qui avait été médité et à la veille d’être exécuté par notre clergé. Les prêtres plus sauvages que les druides avaient engagé les bons habitants de la campagne a venir égorger au moins la moitié de la ville dans la nuit du 31 juillet au premier aout. Tout était préparé. Les paysans étaient armés, on avait désigné le lieu du rendez-vous. Leur marche était réglé. On devait passer par les quatre portes, égorger le garde, incendier quelques maisons et massacrer tous les citoyens  […] Ces furieux en voulaient surtout aux catholiques qu’ils accusaient de trahir la cause de dieu parce qu’ils n’étaient plus du parti de notre ci-devant curé qui a encouru la peine capitale qu’il aurait peut être pas subi déjà s’il n’avait pas fui en campagne.  […] »

  • Jean-Marie Roland de la Platière, Ministre de l’Intérieur : document signé, (vers 1792).

1 page in-8

Document signé par Roland de la Platière et donnant autorisation à Monsieur Desmarets, alors membre de la Commission des Monuments, d’aller visiter les institutions dépositaires de biens mobiliers ou d’œuvres d’arts : « Il est ordonné à tout Séquestre, Gardien, Dépositaire, Régisseur des biens nationaux, etc de laisser entrer Monsieur Desmarets, et de lui procurer toute facilité pour visiter les effets mobiliers, notamment les tableaux, sculptures, bibliothèques, etc ».

Le 18 octobre 1792, un décret est voté assurant la conservation des œuvres d’arts menacées par la tourmente révolutionnaire. Les membres de la Commission des Monuments, créée en 1790, doivent ainsi recenser les œuvres et les biens nationaux bénéficiant de la protection de l’Etat. Le Desmarets ici mentionné fait partie de cette commission, comme nous l’indique une note manuscrite signée de son secrétaire général au verso du document.

  • Joseph Servan, Ministre de la Guerre : document signé (griffe), Paris, le 2 octobre 1792

1 page oblong in-folio en partie imprimé avec vignette et encadrement décoratif gravé

Beau brevet accordé au Citoyen Joseph Wolf, sergent dans les Troupes de Lignes de la Garde Nationale, pour avoir servi 24 années avec valeur. Le Conseil Exécutif Provisoire lui accorde « le droit de porter toute sa vie, sur le côté gauche de son habit, à hauteur de la troisième boutonnière, le Médaillon des Deux Épées en sautoir », représenté dans un médaillon gravé.

  • Exemplaire du Courrier français du mardi 22 janvier 1793 (lendemain de l’exécution de Louis XVI)

Journal relatant l’exécution de Louis XVI sur l’échafaud, qui s’est déroulée la veille. On peut en effet lire en en-tête : « Détails sur la mort de Louis XVI – Ses dernières paroles en montant à l’échafaud » : « C’est hier à dix heures et demi du matin, que Louis XVI a eu la tête tranchée sur la place de la révolution (…) ».

Intéressant ensemble.

750 EUR