[Napoleon Bonaparte (1769-1821), Empereur]

Lettre signée par Hugues-Bernard Maret (1763-1839) au nom de l’Empereur, Saint-Cloud, le 4 Brumaire an 13 (26 octobre 1804), adressée à « Monsieur Dessoles, Conseiller d’Etat, Grand officier de la Légion d’Honneur »

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Rare convocation au Sacre de Napoléon adressée à un futur Premier Ministre de Louis XVIII, Jean-Joseph Dessolles :

« La divine providence et les constitutions de l’Empire ayant placé la dignité impériale héréditaire dans notre famille, nous avons désigné le 11e jour du mois de Frimaire prochain [2 décembre 1804] pour la cérémonie de notre sacre et de notre couronnement. Nous aurions voulu pouvoir, dans cette auguste circonstance, rassembler sur un seul point l’universalité des citoyens qui composent la nation française ; toutefois, et dans l’impossibilité de réaliser une chose qui aurait eu tant de prix pour notre cœur, désirant que ces solennités reçoivent leur principal éclat de la réunion des citoyens les plus distingués, et devant prêter, en leur présence, serment au peuple français, conformément à l’article 52 de l’acte des constitutions en date du 28 floréal an 12, nous vous faisons cette lettre pour que vous ayez à vous trouver à Paris avant le sept frimaire prochain et à y faire connaître votre arrivée à notre Grand Maître des cérémonies. Sur ce, nous prions Dieu qu’il vous ait en sa garde. Ecrit à St-Cloud, le 4 Brumaire an XIII. »

Signé « Napoléon » par le secrétaire qui a rédigé la lettre, et contresigné « H.B. Maret » par le duc de Bassano Hugues Bernard Maret, alors Secrétaire d’Etat.

Napoleon connaît Dessolles depuis la Campagne d’Italie. Victorieux lors des combats contre les Autrichiens, il bénéficie d’une solide réputation de grand guerrier. Il est promu Conseiller d’Etat par Bonaparte en 1801 et obtient la Légion d’Honneur en 1804. Il est disgracié en 1808 pour avoir tenu des propos hostiles à Napoleon, qui rapporte à son sujet dans sa correspondance : « le général Dessolle, que, dans ma bonne foi ordinaire, j’avais appelé à l’armée, a tenu en confidence, à des personnes qu’il croyait sûres, des propos fort extraordinaires, qui montreraient l’existence d’une petite clique aussi envenimée que lâche. ». Il regagne les faveurs de l’Empereur pendant la Campagne d’Espagne. Après la première abdication, il intrigue pour que les Bourbons remontent sur le trône de France, ce qui lui vaudra de nombreux honneurs. Louis XVIII, auquel il reste fidèle pendant les Cent Jours, le récompensera de sa loyauté en le nommant en 1818 Président du Conseil, chef du gouvernement. Dessolles gardera ce poste pendant près d’un an avant de se retirer de la vie publique, cédant la place à Elie Decazes, favori du Roi.

Rare document, surtout adressé à un futur Premier Ministre.

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