Napoléon III (1808-1873), Empereur
Manuscrit autographe signé à la troisième personne, Camden Place (circa 1870)
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Très intéressant manuscrit de l’Empereur déchu qui donne sa vision du respect de l’Histoire. Un écho étonnant aux turpitudes de notre actualité récente :
« L’Empereur a laissé aux monuments historiques comme à Versailles par exemple les armes et les emblèmes de la Maison de Bourbon. Les places publiques ont conservé les statues de Louis XIV et de Henri IV. Les noms des rues rappelant les règnes précédents n’ont pas été changés. Bien plus, il exisait un pont suspendu en fer dans la Cité à Paris, qui se nommait pont Louis Philippe. L’Empereur l’a remplacé par un superbe pont en pierre. Il était juste de lui donner un nouveau nom. Et bien l’Emp[ereur] a voulu que ce nouveau pont conservât le nom de ce nouveau pont Louis-Philippe »
Voulu par Louis-Philippe en 1833 pour fêter l’anniversaire de son accession au trône, le pont éponyme est ouvert à la circulation en 1834. Incendié pendant la Révolution de 1848, il est restauré en 1852. Napoléon III, qui veut moderniser la ville, fait démolir puis reconstruire le pont, cette fois-ci en pierre. Réalisé entre 1860 et 1862, le nouveau Pont Louis-Philippe est toujours présent au cœur de la capitale.
Quoiqu’il n’existe apparemment aucune trace de la destination de ce manuscrit écrit à la troisième personne, peut-être était-il destiné à des mémoires. Il s’agit en tout cas de laisser à la postérité l’image d’un souverain éclairé et fédérateur. Cent cinquante ans plus tard, on ne peut qu’être frappé par l’echo que donne l’actualité à ces réflexions d’un Empereur déchu sur la déconstruction de l’Histoire de France.
Sont joints deux dessins annotés en anglais, possiblement de la main de l’Empereur.
750 EUR