Napoleon Bonaparte (1769-1821), Empereur
Document signé « Np », Quartier Général de Neumarkt, le 2 juin 1813
1 page grand in-folio, pliure supérieure un peu abîmée
Très beau document partiellement imprimé, signé d’un grand paraphe par l’Empereur, autorisant un navire français en partance de Bordeaux à naviguer vers l’Angleterre :
« Napoleon, Empereur des Français, Roi d’Italie, Protecteur de la Confédération du Rhin, Médiateur de la Confédération Suisse.
Nous avons autorisé et autorisons par la présente licence spéciale signée de notre main et délivrée sous les numéros cent vingt cinq et douze cent cinquante huit, le navire français [ …] sous la caution de la maison de commerce établie à Bordeaux sous la raison de Guillaume Gérut à appareiller, sortir du port de Bordeaux, naviguer à destination de l’Angleterre et rentrer dans le même port, sauf cas de force majeure.
Nous entendons
que le chargement dudit navire sera composé à sa sortie en étoffes de soie des fabriques françaises pour le quart au moins de sa valeur, et pour le surplus en vins et eaux-de-vie du pays.
que ledit navire pourra introduire à son retour des cuirs secs en poil, huiles de poissons, potasses, fanons de baleines, cuivres bruts, saffranums [safran] de l’Inde ou fleurs de Carthames, roucous et médicaments.
que la valeur des marchandises exportées sera au moins égale à celle des articles introduits [ …]
Le document s’achève sur l’ordre de laisser passer le navire, et sur l’interdiction faite à tout navire français ou allié et aux éventuels corsaires français de troubler le voyage de ce navire.
Napoleon signe d’un large paraphe « Np » (au-dessus du timbre sec aux armes), suivi des contre-signatures du Ministre du commerce Sussy, du Ministre Secrétaire d’Etat Daru, du Ministre de la Marine Decrès et du Directeur Général des douanes Ferrier.
Beau document liant Napoleon et la « Perfide Albion » quelques jours avant la célèbre bataille de Vitoria (Pays-Basque) : le 21 juin 1813, le Roi Joseph est en fuite depuis Madrid, il est couvert par les troupes françaises menées par Jourdan. Mais un conglomérat de troupes anglaises (menées par Wellington), espagnoles et portugaises attaque les Français, qui s’éparpillent et prennent la fuite. L’Espagne est perdue, c’est le début de la fin pour l’Empire de Napoleon.
2000 EUR