Louis XVIII (1756-1824), Roi de France/Marie-Louise (1791-1847), Impératrice

Lettre signée (signature autographe de Louis XVIII), Paris, le 16 février 1820, adressée à « Madame ma sœur et cousine la Duchesse de Parme » [Marie-Louise, ex-Impératrice des Français, Duchesse de Parme depuis 1817]

1 page in-4, bordure de deuil, cachets de cire, entrelacs de soie noire, légère mouillure en bas à gauche.

Lettre historique, dans laquelle le Roi Louis XVIII annonce à Marie-Louise, alors Duchesse de Parme, la mort du Duc de Berry, assassiné deux jours plus tôt par Louvel.

« Madame ma sœur et cousine, un horrible attentat vient d’enlever à sa famille et à la France mon bien-aimé neveu le Duc de Berry. Ce prince si digne de ma tendresse et de l’affection de mes peuples n’a survécu que quelques heures au coup qui l’a frappé. Il a expiré le 14 de ce mois à six heures et demie du matin. En vous annonçant un si cruel événement, je n’essayerai point de vous exprimer la douleur que j’en éprouve. Je suis assuré que vous la ressentirez bien vivement. C’est dans cette persuasion que je vous renouvelle les assurances du véritable attachement et de la haute considération avec lesquelles je suis,

Madame ma sœur et cousine,

Votre bon frère et cousin

LOUIS

Paris, le 16 février 1820. »

Le Duc de Berry, 2ème fils de Charles X, constitue l’espoir de beaucoup de monarchistes qui voient en lui une alternative très crédible à Louis d’Artois, son aîné. Et surtout, il est le seul à pouvoir perpétuer la descendance des Bourbons : son aîné, marié à Madame Royale, n’arrive pas à avoir d’enfant.

Louis Pierre Louvel, ouvrier bonapartiste désireux d’en finir avec les Bourbons, décide de poignarder le Duc de Berry à sa sortie de l’Opéra le 14 février 1820. Il expire quelques heures plus tard.

Son assassin, condamné à être guillotiné quelques mois plus tard, aura finalement échoué dans ses projets, puisque la Duchesse de Berry accouchera en septembre 1820 d’un enfant conçu quelques semaines avant l’attentat. Cet enfant, le Duc de Bordeaux, sera surnommé « l’enfant du miracle ».

Le fait que cette lettre soit adressée à Marie-Louise est particulièrement intéressant. Cela rappelle la position inconfortable de Marie-Louise à cette époque : fille de l’Empereur d’Autriche, et donc du côté des coalisés, qui lui octroient le Duché de Parme, elle reste la femme de Napoléon et la mère de l’Aiglon.

On joint une lettre signée de Louis XVIII (signature autographe), qui ordonne la préparation des commémorations du premier anniversaire de l’assassinat du Duc de Berry, en février 1821. Encadré avec une médaille à l’effigie du Roi.

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