Louis XIII (1601-1643), Roi de France/Gaston d'Orléans (1608-1660), frère du Roi

Louis XIII (1601-1643), Roi de France

Lettre signée (probablement secrétaire), Fontainebleau, le 13 avril 1631, adressée aux « conseillers de notre cour du Parlement de Paris ».

1 page in-folio, adresse manuscrite au dos

Intéressant document historique : puissante lettre de menace vis-à-vis des traîtres à la couronne, dont son propre frère Gaston d’Orléans, qui s’est enfui en Lorraine :

Louis XIII presse le Parlement d’enregistrer et publier ses lettres de déclaration à l’encontre de ceux « dont la malice et l’artifice a été si puissante que de faire détacher de son devoir notre très cher frère le duc d’Orleans qu’ils ont emmené hors le royaume en intention de continuer les pratiques et intelligences qu’ils ont de longue main tramées avec aucuns qui envient la grandeur de cette couronne et cherchent d’en altérer le repos, que si le chastiment de telles personnes était retardé il serait à craindre que d’autres esprits faibles se laissassent emporté a tomber dans le mesme crime et que n’étant informés de nos intentions ils pourraient se laisser  décevoir par leurs persuasions, ce que devons empêcher de tout nostre pouvoir et par notre soing prévenir tous les maux qui sont attachés à leur faute. ». Il demande à son Parlement que soient publiées sans délai les ordonnances « à l’encontre des coupables » et que soit mené le « procès extroardinaire afin que la punition qui s’en suivra serve d’exemple à la postérité ».

Signé LOUIS.

Après la journée des Dupes, qui consacre l’influence de Richelieu comme premier ministre, Gaston prend le parti de sa mère Marie de Medicis, s’opposant violemment au Cardinal qu’il considère comme un piètre serviteur de l’Etat cupide et guidé par ses propres intérêts. Ecarté du pouvoir, alors qu’il est l’héritier du trône, il décide de quitter Paris début 1631 pour s’établir à Orléans afin de mener une fronde avec l’appui de certains nobles, notamment le Duc de Bellegarde. Espérant également l’aide des puissances étrangères, il entre en contact avec le roi d’Espagne Philippe IV, l’archiduchesse Isabelle-Claire-Eugénie, le roi d’Angleterre Charles Ier, l’Empereur Ferdinand II, le pape et le duc de Savoie. Louis XIII envoie des troupes pour courir sus au traître.

Gaston, fuyant le danger, s’installe à Orléans, puis en Lorraine (donc hors du royaume de France). Le Roi déclare alors criminels de lèse-majesté les principaux conseillers de son frère, et ordonne au Parlement d’enregistrer sa déclaration. C’est le document que nous proposons ici. Gaston contre-attaquera en publiant fin mai un manifeste contre Richelieu adressé au Parlement de Paris afin d’inverser les rôles : il demande à ce que soit instruit le procès du Cardinal pour haute trahison. Les années suivantes ne seront qu’une succession de pardons royaux et de nouveaux complots.

800 EUR