Jean Lannes (1769-1809), militaire

Ensemble exceptionnel de deux rares documents liés à Lannes :

  • Document signé par le jeune chef de brigade Lannes, 15 Floreal an 3 (4 mai 1795), dans lequel,  il donne pouvoir à Jean Pouzols, chef de bureau des impositions à Lectoure (ville natale de Lannes) de gérer ses affaires en son nom. Lannes signe « Le chef de B[riga]de LANNES ». La signature est certifiée véritable et la demande accordée. Cachet aux armes brisé.

          En 1795, le jeune Lannes participe aux combats des Pyrénées Orientales. Son ardeur au combat et son courage sont remarqués. Il gravit les échelons jusqu’au grade de Général de brigade (colonel). C’est un an plus tard qu’il rencontre Bonaparte lors de la campagne d’Italie.

Rare témoignage de jeunesse.

  • Lettre autographe signée par la belle-mère de Lannes, Marie-Louise Henriette Crepy-Gueheunec, Paris, le 5 juin 1809, adressée à M. Pouzols receveur des impositions à Lectoure. 1 page in-12, adresse autographe, quelques déchirures

Emouvante lettre de la belle-mère du Maréchal Lannes, la mère de sa femme Louise, qui envoie le dernier bulletin de santé du Maréchal Lannes au même POUZOLS mentionné dans le premier document.

Ce qu’elle ne sait  pas, c’est que Lannes est mort cinq jours auparavant des suites de ses blessures. (le courrier mettant plusieurs jours à arriver depuis Vienne).

« J’ai reçu Monsieur le bulletin daté du 29 [mai], le Maréchal a eu de la fièvre , de l’insomnie, de la faiblesse, je suis très tourmentée, j’espère vous donner de meilleures nouvelles demain.

CREPY GUEHENEUC »

Lannes a reçu un boulet de canon le 22 mai, lors de la Bataille d’Essling dans les faubourgs de Vienne. Il est gravement touché et les chirurgiens décident de l’amputer de la jambe gauche. Son état semble s’améliorer et il évoque la possibilité de se faire faire une jambe de bois. Mais dans la nuit du 27 au 28 mai, il est pris de fièvres et de délires. Les médecins sont pessimistes et le déclarent condamné. Napoléon passe une demi-heure avec lui le 29 mai.

C’est à ce moment qu’est envoyé le bulletin de santé dont il est fait mention dans ce courrier. Malheureusement, lorsque le bulletin arrive, il est déjà trop tard : Lannes est mort depuis le 31 Mai, ce qu’ignorent ses beaux-parents.

La femme de Lannes, Louise, est elle partie quelques jours plus tôt, s’élançant vers Vienne, avant d’être arrêtée en chemin par la fameuse lettre qu’elle reçoit de Napoléon datée du 31 mai : « Ma Cousine, le Maréchal est mort ce matin des blessures qu’il a reçues sur le champ d’honneur. Ma peine égale la votre. Je perds le général le plus distingué de mes armées, mon compagnon d’armes depuis seize ans, celui que je considérais comme mon meilleur ami. »

On joint : un document signé par la femme de Lannes, « La Maréchale Duchesse de Montebello », Saint-Cloud le 31 mai 1813. Il s’agit de l’envoi d’une pétition adressée à l’Impératrice Marie-Louise.

Très bel ensemble.

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