[Henri V (1820-1883), prétendant au trône de France]
Gaspard de Clermont-Tonnerre (1779-1865), homme politique
Lettre autographe, sans lieu, le 29 septembre 1820, adressée à la Marquise de Radepont
1 page in-8, quelques piqûres
Intéressant témoignage de Gaspard de Clermont-Tonnerre, fidèle royaliste et pair de France, sur la naissance du futur Henri V à laquelle il vient d’assister quelques heures plus tôt. Il raconte à sa sœur l’événement :
« Nous avons un prince, nos enfants auront un Roi. Je l’ai vu, il se porte bien. Il est à peu près de la force de mes enfants. Rien n’égale la joie publique et la joie du soldat que le courage de la mère : elle est accouchée sans vouloir qu’on appelât personne. Quand elle a eu mis son enfant au monde, elle l’a pris par un pied et s’est écriée en le voyant « vive le roi, vive Dieudonné, sonnez toutes les sonnettes ». Elle a voulu que les témoins soient venus et particulièrement le Maréchal Suchet avant que l’on coupât le cordon. Les soldats de la garde sont d’un bonheur qui ne se peut peindre. Plusieurs pleurent, les autres le bénissent, d’autres promettent de se rengager. […] C’est la mère qui a dicté le nom de son enfant : Louis Henry Charles Ferdinand Dieudonné, le nom de Louis le Grand. Espérons pour la France. Espérons pour nos enfants. […] »
Henri d’Artois est l’enfant du miracle, selon les mots de Lamartine : son père, le Duc de Berry, est assassiné par Louvel en février 1820, mais sa femme Marie-Caroline est enceinte. Elle met au monde en septembre Henri Dieudonné, nommé Duc de Bordeaux, tandis que Louis XVIII est encore sur le trône. L’avenir de la dynastie semble assuré, quoiqu’Henri ne soit que le troisième dans l’ordre de succession. Mais la Révolution de 1830 renverse les Bourbons. Ses diverses tentatives de revenir au pouvoir au gré des bouleversements politiques de la France se solderont par des échecs.
200 EUR