Alfred DREYFUS (1859-1935) et Affaire DREYFUS (1894)
Ensemble de 3 documents :
- Lettre autographe signée d’Alfred Dreyfus, le 11 novembre 1908, adressée à Henry Roujon
1 page recto-verso, in-8
Belle lettre d’amitié au fonctionnaire et écrivain Henry Roujon :
« C’est avec un vif sentiment de plaisir que j’ai lu votre volume. Il m’a montré, ce dont je ne doutais pas, que vous ne m’oubliez pas, et aux heures parfois douloureuses, il n’est rien d’aussi doux au cœur. Je vous en remercie avec toute mon affection.»
Dreyfus poursuit en louant les écrits de son correspondant « si vivants que lorsque je les lis, je crois vous entendre » et énumère ses qualités de jugement et de cœur. Enfin, il souligne le plaisir qu’il a eu à lire le discours sur Verdi « délicieux et d’une justesse d’appréciation remarquable » .
Roujon avait en effet donné une conférence sur Verdi à l’Institut quelques jours auparavant et venait de publier chez Hachette une reprise de ses chroniques du journal Le Temps.
Quelques semaines plus tôt, Dreyfus avait victime d’un attentat contre lui lors du transfert des cendres de Zola au Panthéon. Dreyfus s’en était sorti avec quelques blessures…Et le tireur avait été acquitté.
Nous remercions M. Philippe Oriol de nous avoir précisé le destinataire de cette lettre.
- Lettre autographe signée du Colonel Henri Lefort, Paris, le 5 novembre 1894, adressée à Antoine Le Bègue de Germiny, Général
Très intéressante lettre du Colonel Lefort, qui participa à l’examen du fameux bordereau censé accuser Dreyfus. Lefort est plutôt porté à croire en la culpabilité de Dreyfus : « les officiers, dès qu’ils ont appris l’accusation par les journaux l’accusation portée, m’ont dit qu’ils n’avaient pas confiance dans leur camarade. Tous sont sévères à son égard« . Il décrit un réel mystère autour de cette affaire, dont il espère un dénouement rapide.
- Lettre autographe signée du Colonel Henri Lefort, Paris, le 13 décembre 1894, à Antoine Le Bègue de Germiny
Lettre dans laquelle est à nouveau évoquée l’Affaire Dreyfus : « il semble qu’elle se terminera par une condamnation. Une pression extraordinaire est exercée par ses coreligionnaires, campagnes de presse et autres, c’est honteux. Heureusement, un tribunal militaire n’est pas accessible. »
VENDU