François Cheng (1929), écrivain/Jacqueline de Romilly (1913-2010), philologue
Poème autographe, sans lieu ni date (2009), dédié à Jacqueline de Romilly
1 page A4, post-il collé
Emouvant témoignage de l’admiration de l’Académicien François Cheng envers sa collègue Jacqueline de Romilly, alors très âgée et aveugle.
François Cheng éclaire au moyen d’un post-it sa dédicace : « Chère Amie, à la demande des Editions du Cerf pour un livre bibliophilique, j’ai rassemblé 24 poèmes sous le titre de « Vraie lumière née de vraie nuit. Ce poème, qui vous est dédié, en fait partie. Toute ma pensée affectueuse. F. CHENG«
Sur un papier à en-tête de l’Académie Française, François Cheng recopie en effet ce poème dédiée en haut à droite à l’Académicienne :
Parfois la vie daigne te faire un signe,
Un bruit, une lenteur,
Une voix, un éclair
Tu te retournes,
Tu ne vois rien,
N’entends plus rien,
Sinon, cette ombre portée d’une présence,
Trop vaste pour être vue,
Grosse de tout ce qui a été vécu ;
Sinon le poignant reflet d’une lumière
Trop proche pour être vraie,
Emplie de tout ce qui a été promis.
Tu ne vois rien,
N’entends plus rien
Sinon peut-être
Ce prénom d’un enfant
Crié dans le square voisin,
Enfant que cherche la mère ;
Ou la tornade poursuivant
Une feuille qui vient de tomber
Là, au tournant de la rue…
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